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du plomb réduit en poudre et placé sur le feu. L’alliage obtenu est mis dans un creuset fait de bière et de poudre d’os, qui à la température rouge absorbe le plomb. Il reste une petite boule brillante formée d’or et d’argent, qui est soumis à l’action de l’acide nitrique. De cette façon l’on connaît d’avance la quantité d’or et celle d’argent que contient la mine apportée.

Zalathna était une ville romaine appelée Auraria minor ; tel est du moins le nom que l’on assigne à cette colonie. Le surintendant des mines de la Dacie y résidait. On y retrouve encore des traces romaines. J’ai vu dans un seul jardin plusieurs statues, des pierres tumulaires, et des bas-reliefs antiques. Une haute montagne située au dessus de Zalathna est appelée par les Valaques « côte de Trajan ». La petite rivière qui coule à travers le bourg est bordée de dalles qui retiennent le sol ; entre ces dalles je remarquai des pierres sculptées à demi cachées par l’eau, d’autres qui portaient des inscriptions effacées. La tradition raconte que là s’établirent les Juifs appelés en Dacie par le roi Décébale. Il faut sans doute chercher ailleurs l’origine du nom Zsidovár, « forteresse juive », que porte aussi Zalathna ; mais ce qu’il y a de singulier, c’est que l’entrée de Zalathna est précisément interdite aux Juifs par une loi du moyen âge qui subsiste encore, en vertu de laquelle ils doivent se tenir éloignés des mines au moins à une distance de quatre lieues.