Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/287

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pandre le plus absurde comme le plus odieux mensonge. Il affirma que Jean Hunyade attentait à la vie du roi. Ladislas le crut, et manda le gouverneur à Vienne, n’osant pas le frapper en Hongrie. Hunyade se mit en route avec bonne foi ; mais, averti à temps par les magnats, qui lui étaient dévoués, il déclara qu’il ne franchirait pas la frontière du royaume. Ulric, impatient de le voir arriver, vint à sa rencontre jusqu’à Köpcsin. Hunyade le rejoignit à la tête de deux mille Hongrois fidèles ; mais, après quelques pourparlers, il rebroussa chemin. Il avait compris qu’Ulric cherchait à l’attirer dans la ville pour se rendre maître de sa personne.

Cependant Hunyade avait à cœur de rejoindre le roi et de lui dévoiler les intrigues dont il était entouré. Il partit une seconde fois pour Vienne ; mais, s’arrêtant à la frontière de Hongrie, il exigea, avant d’aller plus loin, un sauf-conduit de Ladislas. Ulric promit de l’apporter lui-même, et annonça que le roi arrivait à la rencontre de Jean Hunyade. Celui-ci entra donc en Autriche ; il se dirigeait avec confiance sur Vienne, quand ses amis lui conseillèrent de s’arrêter. Ni le roi ni Ulric n’étaient venus. Tout à coup Ulric paraît ; il assure qu’il porte lui-même le sauf-conduit, et un messager qui survient lui donne la fausse nouvelle que Ladislas approche. Hunyade devina aussitôt la vérité. « Ami, dit-il avec bonté au messager, n’est-il pas vrai que tu as menti ? » Puis, se tournant vers Ulric : « Traître, s’écrie-t-il, prends