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elle est couverte de poussière et jetée négligemment sur le sol. Un cabinet d’histoire naturelle se forme, grâce à l’activité du professeur, M. Zeyk. M. Zeyk recueille lui-même les minéraux, et dans un pays aussi riche il a beaucoup à ramasser : de plus, il empaille de sa main les animaux que, de leur vivant, il a jugés dignes de prendre rang dans sa collection.

Quant à la ville d’Enyed, il y a peu de chose à en dire. Il paraît certain qu’on y a trouvé jadis des monuments romains, car les archéologues ont cherché le nom que portait cette colonie. Les uns lui ont assigné l’appellation dace de Singidava ; d’autres l’ont appelée Amnia colonia, en s’appuyant sur le voisinage de la Maros. Nous avons parlé du sac de 1704 et du siège de 1658. La tradition a gardé le souvenir de quelques circonstances douloureuses qui se rattachent à ce dernier événement.

L’invasion des Ottomans était motivée par la révolte de Georges II Rákótzi contre l’autorité du Grand-Seigneur. Chaque vallée cachait des troupes de cavaliers qui fondaient tout à coup sur les villes voisines, et les mettaient à feu et à sang. Les habitants d’Enyed veillaient du haut de leurs murailles, et avaient plusieurs jours de suite repoussé des détachements de Turcs et de Tatars. Un jour ces corps isolés se réunissent, au nombre de cinq mille combattants, et marchent contre la ville. La garnison se composait d’une centaine de bourgeois. Ils tentent d’arrêter les infidèles