Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/232

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

au collége d’Enyed, vers 1750, il étudia chaque science avec une ardeur infatigable, si bien qu’il sut, en traitant de son pays, aborder tous les sujets : histoire, législation, minéralogie, droit, botanique, tout passa par ses mains. Comme il écrivait en latin, ses ouvrages furent connus au dehors. L’Allemagne, étonnée de cette quantité de livres savants publiés sur un seul pays par un seul homme, l’associa à plusieurs académies. Simple pasteur de village, perdu entre les montagnes des Sicules, Benkö était naïvement surpris de ces témoignages flatteurs.

Hors d’état de faire imprimer ses livres à ses frais, il légua à divers colléges ou personnages la plupart de ses manuscrits. Malheureusement la censure autrichienne et la négligence des légataires ont empêché ces ouvrages de voir le jour. Il avait, par exemple, réuni avec beaucoup de soin la collection complète des documents relatifs à l’histoire de la Transylvanie : mémoires, légendes, lettres du temps, il avait tout rassemblé et mis en ordre, copiant de sa main les manuscrits qu’il ne pouvait acheter. Rien de tout cela n’est imprimé, et nous avons peine à comprendre que personne, jusqu’ici, n’ait songé à élever la voix en faveur de cette collection unique, qui paraît oubliée des Transylvains. Voici la simple préface qui la précède : « J’annonce cet ouvrage dans l’intérêt des jeunes gens, auxquels je pense sans cesse, afin qu’ils connaissent les livres qu’ils doivent