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retraite, et qui, l’orage passé, se réunissait encore à la voix du maître. Entre les professeurs qui dans ces temps difficiles se sont illustrés par leur courage et leur savoir on cite François Pápay, qui ne cessa pendant quarante ans, de 1676 à 1716, de répandre l’instruction parmi ses compatriotes. Au milieu des épreuves nombreuses qu’il eut à supporter, il conserva assez de sérénité pour écrire sur la langue et sur la littérature nationales des ouvrages qui sont devenus classiques. Un portrait de Pápay est placé en tête de la collection de ses œuvres. Il a la barbe longue, comme les Hongrois la portaient alors, le visage grave, et cette expression qui chez les anciens caractérisait le vir bonus.

Une foule d’élèves distingués sont sortis du collége d’Enyed. À toutes les époques, comme aujourd’hui, les nobles transylvains y envoyèrent leurs enfants, et ceux que leurs talents portent à la tête des affaires y ont fait leurs études. Sans aborder des détails qui nous entraîneraient trop loin, nous dirons quelques mots de deux hommes laborieux et modestes dont la jeunesse s’est formée dans cette institution, et qui ont consacré leur vie au service de la science. C’est un devoir, autant qu’il est en nous, de tirer leur nom de l’oubli.

L’un est Nicolas Tótfalusi, auquel ses travaux valurent, au 17e siècle, une réputation européenne. Il était né en 1650, sur les frontières de la Hongrie et de la Transylvanie, à Tótfalu, près de Nagy Bánya. À sa