Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/206

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trois pizètes par semaine, et chaque pizète lui est payé au même prix. La récolte est plus abondante dans le temps des grosses pluies, quand les torrents entraînent l’or des montagnes. Tout l’or que les Bohémiens retirent doit être remis au surveillant ; il leur est défendu de le vendre à d’autres. Jusqu’à ce jour, le maximum d’or lavé dans une année a été de douze kilogrammes.

Il est hors de doute qu’on pourrait en obtenir bien davantage si cette exploitation était confiée à des ouvriers laborieux. Mais il n’y a guère de gens plus fainéants au monde que les Gitanes. Quoiqu’ils aient un moyen rapide de gagner beaucoup, ils n’en profitent point. Souvent même ils ne se donnent pas la peine dans toute l’année d’extraire la quantité d’or exigée par le fisc, et qu’ils pourraient retirer en peu de jours.

On rencontre des Bohémiens dans toutes les contrées de l’Europe. Quel que soit le pays qu’ils habitent, et le peuple au milieu duquel ils sont campés, ils montrent partout les mêmes habitudes et les mêmes vices. Répandue sur tout le continent, et jetée parmi des populations diverses, cette nation dispersée a conservé un caractère particulier qui ne se dément nulle part : elle reste complètement étrangère au mouvement qui entraîne tous les hommes autour d’elle, et il n’y a aucune différence à établir entre les Gitanes qui se voient en Hongrie et ceux qui habitent nos départements des Pyrénées. Les Magyars les appellent tzigány, tzigányok, et dans un