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fixa le prix du sel ou plutôt l’ordinarium pour les nobles à neuf kreutzers[1] le quintal. En 1765 l’empereur ordonna, de sa propre volonté, que le quintal serait vendu cinquante kreutzers[2], tant aux nobles qu’aux paysans. Plus tard le prix monta à un florin quarante kreutzers[3]. Ainsi se suivirent les ordonnances impériales jusqu’à la dernière, qui fait payer le quintal de sel trois florins quinze kreutzers. De plus, tous les Saxons, qui, d’après le privilège d’André II[4], étaient libres, trois fois par an, de prendre le sel gratis, sont dépouillés de leurs droits.

On ne doit pas entendre ici par « nobles » quelques hommes privilégiés, jouissant de leurs prérogatives au préjudice de la foule. Nous avons dit au précédent chapitre que « les gentilshommes en botskor » sont fort nombreux. Ces nobles paysans regardèrent l’impôt sur le sel comme un véritable vol commis à leur préjudice, et tentèrent de reprendre ce qu’ils appelaient leur bien, en pénétrant dans les mines, et en attaquant les chariots du roi qui portaient le sel. Beaucoup de ces malheureux furent tués à coups de fusil, et de temps à autre ces faits se renouvellent encore. Il est même ar-

  1. 39 centimes.
  2. 2 fr. 16 cent.
  3. 4 fr. 33 cent.
  4. Voyez le chapitre XVII.