Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tait à travers la voûte éteignait souvent nos lumières. Au bout d’une demi-heure, nous perdîmes patience, et nous revînmes sur nos pas : nous n’avions pas fait la sixième partie du chemin. Il est à croire que les montagnes de Toroczkó contiennent d’autres richesses naturelles ; des travaux bien entendus amèneraient probablement de nouvelles et utiles découvertes. Au reste les mines et les forges sont ici admirablement placées. Les longues files noires de chevaux qui portent le charbon, les gueules enflammées des fournaises, le bruit des lourds marteaux qui retentit entre les rochers tourmentés, animent merveilleusement cette nature cyclopéenne.

La vallée où se trouvent situés Toroczkó et un village voisin appelé Szent György[1], est dominée par les ruines d’un château qui a été sans doute l’habitation des seigneurs du pays. Un donjon à épaisses murailles s’élève à côté de diverses constructions dont il n’est guère facile aujourd’hui de reconnaître la destination première. Les vieillards se rappellent avoir entendu dire, dans leur enfance, que le château fut occupé par les Tatars. Ces ruines, vues de la vallée, sont d’un bel effet : par malheur elles diminuent tous les ans, et avant un demi-siècle peut-être il n’en restera rien. En face s’étend une longue et haute montagne rocheuse,

  1. Saint-Georges.