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ment devait garantir cette publicité autant que possible, un orateur, le comte Dominique Teleki, parla ainsi :

« La liberté de la presse présente une question que nous n’avons pas encore discutée, malgré son importance, et, quoique tous les peuples constitutionnels regardent la presse comme un moyen puissant de développement, il est certain que la liberté de la presse n’existe pas parmi nous ; au contraire, le droit de l’exercer nous est presque ravi. Mais la faute en est au gouvernement, et le pays n’a jamais sanctionné ses mesures. Je désire donc, dans l’intérêt de la liberté, qu’on ne laisse échapper ici aucune expression, aucun mot qui puisse empirer l’état des choses sur ce point. Si nous ne sommes pas assez forts pour faire mieux, laissons au moins le champ libre, que nos fils puissent le cultiver. Si nous nous occupons de la liberté de la presse seulement par incident, nous semblons ne demander la publicité que pour les affaires de la Diète, et reconnaître la censure pour le reste. C’est aussi une faute de demander au gouvernement de garantir autant que possible cette publicité. Si un homme est arrêté contrairement aux lois, nous ne dirons pas : « Gouvernement, rends-le à la liberté autant que possible », mais nous demanderons pour lui, la loi à la main, la liberté tout entière. Soyons donc sur nos gardes, et veillons d’abord à ce qu’il ne soit rien mis dans le procès-verbal de cette séance qui puisse nous arrêter un jour, en témoi-