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fut qu’à force de serments que ce prince parvint à régner sur la Transylvanie. Les Hongrois étaient accoutumés à la bonne foi des Turcs, durs et intraitables, mais loyaux ; et ils ne refusaient pas à un prince chrétien la confiance qu’ils accordaient au sultan. En 1689 Léopold promit tout ce qu’on voulut, et la Transylvanie accepta définitivement le protectorat autrichien. Michel Apaffi mourait l’année suivante, et son fils Michel II montait sur le trône. Le Grand-Seigneur lança alors sur la principauté une armée formidable commandée par Emeric Tököli. Nommé souverain par les Turcs, Tököli venait à main armée s’emparer du pays. Les Autrichiens, sous le général Heussler, et les Transylvains, ayant à leur tête Michel Teleki, lui livrèrent bataille aux portes de la Transylvanie, à Zernyest. Ils furent vaincus. Ce revers, qui fut effacé par les succès de Louis de Bade, compromit cependant la puissance de Léopold dans la principauté, et devait le rendre plus accommodant. Deux mois après l’invasion de Tököli, il expédia de Vienne la charte qui assurait les droits et les libertés des Transylvains, et qui depuis long-temps était préparée.

Le Diplôme de Léopold, remis aux États le 16 octobre 1690, contenait 18 articles. Voici en résumé les garanties qu’il donnait au pays. Il y aura parfaite égalité entre les religions reçues : tous les privilèges existants seront maintenus ; les lois qui ont jusqu’à ce jour régi la