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sans attendre la mort du prince, de nommer son successeur. Cette sage prévoyance mettait en lumière les vices du gouvernement électif ; aux yeux des patriotes prudents, il était urgent, pour fermer la brèche à l’ennemi, d’assurer le pouvoir à un individu, fût-ce même à un enfant.

Teleki porta dans ses bras le fils de Michel Apaffi, qui n’avait guère que sept ans, et le déposa sur une table, au milieu de la Diète. On le salua par trois acclamations, et Teleki le ramena chez son père, suivi des États, qui venaient de le reconnaître pour prince. L’armée transylvaine partit ensuite pour guerroyer en Hongrie. Léopold ne se découragea pas ; il s’adressa à celui qui traversait tous ses desseins, au premier ministre Teleki. Il lui rappela les maux qui accablaient la Transylvanie sous la domination de la Porte, et s’engagea à protéger la principauté contre ce brutal despotisme. Il voulait, disait-il, laisser aux Transylvains toutes leurs libertés politiques et religieuses. Teleki demanda qu’un traité fût formulé, et en 1685 un diplôme fut expédié de Vienne, qui renfermait les clauses de la convention. M. de Béthune intervint alors, promettant de faire sortir du pays les soldats allemands qui le ravageaient déjà sous prétexte d’en prendre possession, et les négociations furent interrompues.

Elles furent reprises l’année suivante. Un traité se-