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perdu courage. Pour lui, il imagina de mettre un costume hongrois et de se faire admirer des principaux seigneurs. Lorsque le prince eut appris ce déguisement, il voulut contempler l’abbé ainsi vêtu, et se hâta de l’appeler. Celui-ci ne manqua pas d’accourir, fit agréer ses demandes, et, loin de s’aliéner le prince par son exigence, reçut au contraire de ses mains, en signe de bonne amitié, la ceinture qui manquait à son costume.

Il fut convenu entre les envoyés français et le gouvernement d’Apaffi que le roi de Pologne, entraîné dans la coalition par M. de Béthune, ferait passer cinq mille hommes en Hongrie, que le prince de Transylvanie lèverait un pareil nombre de combattants, et que ces deux corps, unis aux sept ou huit mille mécontents, entreraient en campagne contre l’empereur. L’abbé Révérend conduisit à Varsovie un ambassadeur d’Apaffi et deux envoyés du parti des mécontents, et le traité fut signé par M. de Béthune au nom de la France. Les régiments polonais arrivèrent sous le commandement du comte de Boham : de concert avec les troupes transylvaines, ils marchèrent au devant des mécontents hongrois. Au lieu des alliés, ils trouvèrent en chemin une armée impériale qui les attaqua avec confiance, et fut mise en déroute. Après la victoire, les confédérés opérèrent leur jonction avec les mécontents, et ce fut alors que M. de Forval, qui s’était distingué dans la bataille, adressa avec vivacité des reproches à Paul Wesselényi,