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ne donna aucune espérance aux Transylvains. Les députés hongrois se tournèrent alors vers l’ambassadeur de Louis XIV, M. de Forbin-Janson, évêque de Marseille. Ils lui représentèrent que la politique traditionnelle de la France avait été de seconder les Transylvains dans leur lutte contre les Impériaux, et demandèrent des secours en hommes et en argent. M. de Forbin-Janson voulait se ménager le saint-siège, lequel favorisait l’empereur ; il fit donc aux députés une réponse négative. Mais à la même époque se trouvait à Varsovie un ambassadeur extraordinaire, le marquis de Béthune, que le roi de France avait envoyé en Pologne pour féliciter Sobieski sur son élection.

M. de Béthune comprit sans peine que Louis XIV, en bonne politique, devait prendre parti pour les Transylvains. De retour à Versailles, il lui fut facile de persuader le roi, qui avait toujours eu pour but de s’attacher la noblesse de Hongrie : on le vit en 1664 envoyer dix mille écus à Nicolas Zrinyi pour le dédommager des pertes qu’il avait éprouvées pendant la guerre des Turcs. Nommé ambassadeur en Pologne (1677) en remplacement de l’évêque de Marseille, M. de Béthune fit partir pour la Transylvanie l’abbé Révérend, et M. de Forval, qu’il chargea des négociations. M. de Forval était un gentilhomme de Normandie, brave et spirituel. Il avait de charmantes manières, un visage agréable, et, au moment du danger, une belle humeur, qui