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Bethlen avait nourri l’espoir de fonder une dynastie. Dans sa pensée, la Transylvanie, gouvernée par des princes héréditaires, et délivrée des factions qui l’affaiblissaient, devait devenir le noyau d’un état florissant, et à la longue s’agréger la Hongrie : c’était reformer le vieux royaume de saint Étienne. La mort surprit Bethlen au milieu de ses projets. Il put cependant faire passer la couronne à Catherine de Brandebourg, qui fut prince après lui. Catherine ne tarda pas à abdiquer, et Étienne Bethlen, frère de Gabriel, monta sur le trône malgré Georges Rákótzi, qui se déclara son compétiteur, et se fit élire par une Diète composée de quelques partisans. Étienne Bethlen demanda du secours au pacha de Bude, livra à Rákótzi une bataille qui ne décida rien, et, sommé par la Diète de suspendre les hostilités, renonça finalement au pouvoir. Georges I justifia son ambition ; il gouverna habilement la principauté, entreprit avec succès de soutenir contre les Impériaux les protestants de Hongrie et de Moravie, fortifia les places des frontières, et accrut considérablement le trésor. Tranquille et prospère, la Transylvanie se sentait assez forte pour refuser de payer au sultan un impôt extraordinaire ; et les Turcs allaient paraître en ennemis lorsque Georges I mourut.

Son fils, Georges II, se hâta d’apaiser le divan pour aller faire la guerre en Pologne. Nous avons raconté ailleurs l’issue malheureuse de cette expédition, et l’énergique résistance de Rákótzi, qui lutta avec une poi-