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par un mariage à Gustave-Adolphe. D’autre part il entretint de bonnes intelligences avec le divan. Il avait conquis l’admiration des Ottomans par ses talents et sa valeur ; personnellement il leur plaisait par ses manières et son langage. Comme tous les Transylvains de son époque, Bethlen parlait le turc, avait la barbe longue et la tête rasée. Les Ottomans promirent leur secours à ce prince, qui s’était constamment montré fidèle à la Porte.

Par son mariage avec Catherine de Brandebourg, Bethlen fut entraîné une troisième fois dans la guerre de trente ans. La cause des protestants était encore en danger lorsqu’il unit ses forces à celles de Mansfeld, et de Jean-Ernest, duc de Weimar. Waldstein l’attendait avec une armée formidable. Bethlen se donna de garde de risquer une bataille ; ses hussards inquiétaient les fourrageurs impériaux sous Galgocz, et les dispersaient dans des actions partielles. L’armée autrichienne, manquant de vivres, se retira à Presbourg, serrée de près par les cavaliers hongrois, qui faisaient main basse sur les traînards. Ferdinand II demanda derechef la paix, et le traité de Nicolsbourg fut signé de nouveau. Bethlen ne survécut à cette convention que trois années. Il mourut d’une hydropisie, au moment où il faisait d’immenses préparatifs de guerre. Il allait sans aucun doute tenter l’exécution de ses grands projets, et attaquer à l’est les provinces autrichiennes, tandis que Richelieu se préparait à les envahir à l’ouest.