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Transylvanie étant devenue la proie de l’enfer, et les Jésuites ayant été expulsés, les images furent sourdes aux prières, et témoignèrent de leur mécontentement par une complète insensibilité. Les choses restèrent dans cet état tant que dura le gouvernement des princes protestants ; mais on put espérer que les miracles refleuriraient lorsqu’en 1698 la Transylvanie se donna à l’empereur. Les Jésuites étaient accourus à la suite des armées autrichiennes.

Cet espoir fut réalisé dès l’année suivante. En 1699, (le Ciel n’attendait qu’un prétexte pour répandre de nouveau ses faveurs), quelques soldats du régiment impérial de Hohenzoller, cantonnés au village de Szent Miklós[1], près de Clausenbourg, se trouvant un jour à l’église, virent avec stupeur des larmes tomber des yeux d’une vierge clouée au mur. Ils firent part sur-le-champ de leur découverte au prêtre, qui répondit que malgré son grand âge il n’avait jamais vu chose semblable. Alors on accourut de tous côtés pour voir le tableau merveilleux. Ce tableau avait été peint par un paysan d’Iklód, nommé Lukáts, et vendu bonnement à un riche Valaque, lequel en avait fait don à l’église.

Les larmes tombèrent presque sans discontinuer du 15 février au 12 mars. Elles étaient recueillies dans des draps que l’on étendait le soir, et que l’on trouvait le

  1. Saint-Nicolas.