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tional, prêchait en polonais. Quand une querelle surgissait parmi eux, celui qui avait offensé l’autre devait lui faire, dans l’église même, des excuses publiques. S’il s’y refusait, il était forcé d’abandonner l’église polonaise, et il passait dans celle des Hongrois. Avant peu, écrivait malignement un auteur contemporain, nos Polonais auront disparu. La prédiction s’est accomplie.

Clausenbourg renferme encore une église gothique, assez bien conservée, qui est affectée au culte réformé. Les murs sont tapissés d’armoiries appartenant aux premières familles du pays, et de vieilles bannières ont trouvé place sous les voûtes. Une autre église, de construction beaucoup plus moderne, et qui est due aux Jésuites, n’aurait rien de remarquable si elle ne contenait une image miraculeuse, qui est venue à propos lui donner de la célébrité. Les révérends pères ont publié eux-mêmes, en hongrois, un intéressant petit livre, dont une nouvelle édition a été dernièrement imprimée, et où est retracée l’histoire du merveilleux tableau. Nous leur laissons toute la responsabilité des détails qui suivent.

À l’époque où la Transylvanie était favorisée du Ciel, et quand les Jésuites dominaient dans le pays, on voyait à Carlsbourg, à Fagaras, à Hermannstadt, et ailleurs, des madones qui suaient ou qui pleuraient. Ces miracles s’accomplissaient devant une foule de peuple. Mais, la