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Nous parlions tout à l’heure de l’ardeur patriotique des femmes de Transylvanie. Nous aimons à signaler leurs généreux efforts, et nous dirons qu’elles sont parvenues à fonder à Clausenbourg cinq écoles primaires. Madame la baronne Jósika, qui se préoccupe beaucoup du bien public, a créé pour sa part une école, où sont admis les enfants de toutes religions. Nous ne savons si les idées de fusion que cette tentative appelle seront acceptées bientôt : toujours est-il que l’on compte présentement autant de collèges que de cultes.

Celui des catholiques fut fondé en 1581 par le prince Étienne Báthori, avec l’assentiment du pape Grégoire XIII, et confié d’abord aux Jésuites. Les élèves, qui sont fort nombreux, y restent douze ans s’ils veulent faire des études complètes. La plupart des professeurs sont ecclésiastiques. Ce collège, comme tous ceux qui appartiennent aux catholiques, est placé sous l’autorité de l’évêque de Carlsbourg. Il tire des subsides de la caisse provinciale, formée des contributions du pays, et perçoit en outre sur la ville de Clausenbourg une part de certaines dîmes, que Gabriel Báthori avait d’abord affectées en totalité au collège calviniste.

Celui-ci est dû au prince Bethlen, qui marqua son règne par d’éclatants services, et fit don au collège d’une rente de seize mille quintaux de sel. Cela représentait trente-deux mille kreutzers ou six cent quarante florins hongrois : chaque florin pouvant être évalué à