Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/40

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Scène V

Les Mêmes, MARÉCHAL.
Maréchal.

Parbleu ! vous voyez un homme ravi. Je venais savoir de vos nouvelles, non sans un peu d’inquiétude, je peux vous l’avouer maintenant, et j’apprends que vous allez monter à cheval ? Palsambleu ! c’est affaire à vous, marquis.

Le Marquis.

La goutte est comme le mal de mer ; quand c’est fini, c’est fini. — Permettez-moi, mon bon ami, de vous présenter M. le comte Hugues d’Outreville, mon cousin.

Maréchal.

Très honoré, monsieur le comte. Vous voyez en moi le plus vieux camarade de notre cher marquis. Mon grand-père était fermier du sien, je n’en rougis pas ; ma famille a gagné du terrain, la sienne en a perdu, et nous nous sommes rencontrés de plain-pied, l’un oubliant la supériorité de sa naissance et l’autre…

Le Marquis.

Celle de sa fortune.

Maréchal.

Nous personnifions l’alliance de l’ancienne aristocratie et de la nouvelle.

Le Comte.

Vous vous faites tort, monsieur : vous êtes tout à fait