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D’Estrigaud.

Enfin, je perds huit cent mille francs, je n’ai pas de quoi les payer, je suis exécuté, obligé de donner ma démission de toutes mes sinécures, rasé comme un ponton.

Navarette.

Fais-toi reporter.

D’Estrigaud.

À quoi bon ? Je n’aurai pas plus d’argent dans un mois qu’aujourd’hui, maintenant que mon mariage est manqué.

Navarette.

Tu as des amis…

D’Estrigaud.

es amis ? Tu m’amuses ! Je n’en ai plus pour trente sous du moment que je dois huit cent mille francs.

Navarette.

Il y en a un du moins qui ne te manquera pas.

D’Estrigaud.

Quel est ce phénix ?

Navarette.

Moi.

D’Estrigaud.

Toi, ma pauvre fille ?

Navarette.

Ma maison de la rue Castiglione ne vaut-elle pas huit cent mille francs ?

D’Estrigaud.

Écoute, mon enfant… je ne suis pas facile à attendrir ;