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Scène VI

Les Mêmes, FERNANDE.
Maréchal.

Ma fille… je te présente M. de Boyergi, oncle de Maximilien. — Sais-tu ce qu’il vient de m’apprendre ? Le départ de son neveu pour l’Amérique.

Fernande.

Il part ? Il ne m’en avait rien dit.

Giboyer.

C’est une résolution de ce matin, mademoiselle.

Fernande.

Ne viendra-t-il pas nous faire ses adieux ?

Giboyer.

Il a très peu de temps à lui ; il m’a chargé de vous présenter ses devoirs.

Fernande.

Il nous croit donc bien peu de ses amis ? Dites-lui monsieur, que j’aurais été heureuse de lui serrer la main, et que je lui souhaite tout le bonheur dont il est digne.

Maréchal.

Il s’agit bien de bonheur pour lui ! Sais-tu la cause de cette résolution désespérée ? Monsieur ne voulait pas me la dire ; mais on ne me cache rien, à moi. Ce pauvre jeune homme s’en va pour t’oublier.