Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/439

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le Marquis, qui était au fond, au milieu d’un groupe, s’avançant.

Excepté moi. (À Vernouillet.) Quel est l’auteur de l’article, monsieur ?

Vernouillet, retenant Giboyer qui fait un mouvement.

Dès qu’il s’agit de responsabilité, c’est moi.

Le Marquis.

Bien, monsieur. — Venez, marquise.

Il offre son bras à sa femme et la promène de groupe en groupe ; on s’empresse autour d’eux, et la foule passe peu à peu dans le second salon.

Giboyer, à Vernouillet.

Pourquoi as-tu pris ma place ?

Vernouillet.

Ce duel est une bonne fortune pour moi ; il répare tout et au delà ! c’est un brevet de gentleman que me signe le marquis.

Giboyer.

Oui, mais c’est toi qui fourniras le parchemin. Le marquis passe pour une fine lame.

Vernouillet.

C’est ce qui me rassure : il n’aura pas la maladresse de me tuer. Je me laisserai faire une égratignure qui me permettra de refuser toutes les provocations à venir.

Giboyer.

C’est tout profit. Il faut monter ce duel avec luxe, te procurer des témoins ronflants !