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Charrier.

Vous avez la parole légère, mon cher.

Sergine.

Je l’ai franche.

Charrier.

Ce n’est pas moi qui vous détournerai de la franchise, j’en fais profession moi-même ; mais, que diable ! il y a des occasions où il faut se borner à être franc in petto. Quoi que vous pensiez de Vernouillet, vous allez vous trouver avec lui dans des relations forcées et, disons-le, inégales…

Sergine.

Mon cher monsieur Charrier, je n’ai jamais été dans la dépendance de personne, et je n’y serai jamais. Je ne mets pas ma plume au service d’un journal, je mets un journal au service de mes idées. Le jour où ce Vernouillet voudra déshonorer la Conscience publique, je chercherai l’hospitalité ailleurs.

Charrier.

Rien de mieux, mais d’ici là ?

Sergine.

D’ici là, soyez tranquille, je le tiendrai poliment à distance.



Scène XIII

CHARRIER, HENRI, SERGINE.
Henri, à Sergine.

Bonjour, mon cher. — Tu m’as fait appeler, père ?