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taire ; tu m’as défendu de la suivre !… M’y autorises-tu maintenant ?

Charrier.

Non, diable !

Henri.

Je te promets que je ne ferais plus de dettes.

Charrier.

J’aime encore mieux payer ! Je n’ai pas amassé des millions pour envoyer mon unique héritier se faire casser la tête en Afrique !

Henri.

Unique héritier ?

Charrier.

Du nom.

Henri.

Oh ! tu t’appelles Charrier.

Charrier.

Eh bien ! méprisez-vous le nom de votre père, à présent ?

Henri.

Non, certes ! Je n’en sache pas de plus honorable, et je te remercie de me l’avoir gardé sans tache. C’est une partie de l’héritage dont les pères se préoccupent médiocrement par le temps qui court, et je ne te suis pas peu reconnaissant d’y avoir songé.

Charrier, lui prenant les mains.

Voilà ma récompense, mon cher enfant ! — Mais, sapristi ! je ne suis pas venu pour te dire des tendresses ! Où en étions-nous ?