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Madame Bernier.

Ne prenez pas tant de souci ; je suis d’âge à me conduire. Quant aux caquets du monde, n’en faites pas, je vous prie, plus de cas que moi.

Pierre.

Il viendra un jour où vous reconnaîtrez qu’il faut compter avec eux ; ce jour-là, vous consentirez à résigner cette soi-disant indépendance qui vous est si chère. Pourquoi ne pas le faire tout de suite sans attendre d’y être forcée ?

Madame Bernier.

Je vous répète, mon cher, qu’il’y a bien assez d’un homme dans la maison.

Pierre.

Voilà M. le marquis qui a pour vous un attachement sincère ; il porte un beau nom, et vous ne trouverez jamais plus belle occasion de troquer votre liberté.

Madame Bernier.

Je rends complètement justice aux qualités de M. de Pingoley, mais je me suis expliquée sur ce chapitre avec lui-même et je m’étonne…

Pingoley.

Notez bien, madame, que ce n’est pas moi qui vous presse.

Pierre.

Non, madame, c’est moi ; et permettez-moi d’insister sur la convenance et l’opportunité d’une alliance…