Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/239

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

simple recette, et il y a des points là-dedans, je vous en réponds.

Pierre.

Je ne fais pas de poufs, moi ; je les laisse au baron, et mes moments perdus sont ceux où je ne travaille pas. Nos idées demandent une suite, un recueillement que n’exigent pas les travaux d’aiguille, soit dit avec tout le respect qui leur est dû ; et on ne fait pas de la science à une heure par-ci, dix minutes par-là.

Madame Bernier.

Combien donc vous faut-il ? des journées de douze heures ?

Pierre.

À peu près.

Madame Bernier.

Vous dites ?… Je croyais plaisanter ! douze heures de travail par jour ?

Pierre.

Oui, madame.

Madame Bernier.

C’est-à-dire la réclusion complète pour vous, et par conséquent pour votre femme ?

Pierre.

Complète… non.

Madame Bernier.

Vous êtes bien bon. Mais ma fille ne s’est pas mariée pour se claquemurer ; en l’épousant vous saviez ce que vous faisiez.

Pierre.

Vous deviez le savoir aussi, madame, en la donnant…