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sûre de les comprendre moi-même. Vous en aurez pour trois semaines au plus.

Pierre.

Trois semaines ! Mais, madame, vous n’y pensez pas ! Je n’ai pas trois semaines à perdre.

Madame Bernier.

Qu’avez-vous donc de si urgent ?

Pierre.

Nous ne nous entendions pas du tout : c’est de la science que je compte faire et non de la procédure.

Madame Bernier.

C’est une très bonne idée que j’approuve fort. Vos travaux scientifiques seront un excellent fonds d’occupation. Mais chaque chose en son temps. Allons d’abord au plus pressé. J’ai de gros intérêts engagés dans ce procès, quand je dis j’ai ! je devrais dire nous avons ; car après tout, mon bien est le vôtre, en espérance.

Pierre.

Oh ! madame !

Madame Bernier.

C’est le mot. Vous ne l’auriez pas inventé, je le sais, mais enfin c’est le mot. Je suis fâchée que cette petite expédition dérange vos projets, mais qui terre a, guerre a, et, naturellement, c’est vous que la guerre regarde.

Pierre.

Il est vrai ; mais ma présence là-bas est-elle indispensable ?… Je m’entends peu en affaires.