Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/217

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gentil ménage roucoulant. Tu sais que je suis inscrit pour être parrain, et, ma foi ! si madame Bernier est la marraine, j’aurai là une commère de mon goût.

Pierre.

Il n’est pas encore question de cela.

Michel.

Flâneur ! éternel flâneur !

Pierre.

L’homme propose et Dieu dispose.

Michel.

Pourquoi ce sourire triste ? Tout vient à point à qui sait attendre, autre proverbe. Il n’y a point de temps perdu d’ailleurs ; et y en eût-il, ne le regrette pas. Un enfant est un rival, le seul qu’une honnête femme donne à son mari ; mais un rival terrible ! n’aie pas la fatuité de croire que tu tiendras toujours la première place dans le cœur de Clémentine, et ne sois pas ingrat envers le temps qui te reste à être tout pour elle.

Pierre, avec embarras.

Tu as été jusqu’à Naples ?

Michel.

Oh ! mon cher, quelle faute de n’y avoir pas passé ta lune de miel.

Pierre.

Nous devions y aller, mais ma belle-mère a été souffrante, la saison des bals est arrivée…

Michel.

Et tu n’as pas été fâché de commencer ton tour du