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Madame Bernier.

Malheureusement la clause serait nulle ; j’ai pris mes informations. Mais j’ai un meilleur moyen de le tenir.

Pingoley.

Et c’est…

Madame Bernier.

De le prendre sans fortune et de ne pas donner de dot à ma fille.

Pingoley.

Et le bien de son père ?

Madame Bernier.

Il n’a rien laissé.

Pingoley.

Voilà un petit ménage qui ne roulera pas sur l’or.

Madame Bernier.

Ne les plaignez pas trop ; j’ai cinquante mille livres de rente, et je ne suis point avare : même dans ces conditions-là ma fille est encore un magnifique parti, et je ne serais pas embarrassée de la marier richement. Si je veux un gendre sans sou ni maille, c’est pour être sûre qu’il ne me l’enlèvera jamais.

Pingoley.

Mais votre amour maternel n’est qu’un affreux égoïsme.

Madame Bernier.

Qui tournera au bonheur de ma fille. Remarquez que j’aurai du choix en fait de gendre, et que je pourrai rattraper du côté de la personne ce que je sacrifie du