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Michel.

Alors il l’a lu.

Pierre.

Est-ce que tu m’as fait le mauvais tour de l’écorcher ?

Michel.

Non, une simple égratignure. Mais sans toi je le houspillais de la belle manière.

Pierre.

Qu’est-ce qu’il t’a fait ?

Michel.

Je n’aime pas plus les faux savants que les faux braves, les faux dévots et les faux monnayeurs. Ensuite, il t’exploite comme une carrière, ce qui m’est particulièrement désagréable.

Pierre.

Ce serait plutôt moi qui l’exploiterais, le pauvre homme. Je lui prête mes lumières, comme on dit, et il n’y voit pas plus clair ; lui, il me prête la campagne, la verdure, le grand air, et je m’épanouis.

Michel.

Ce n’est pas tout de s’épanouir… travailles-tu ?

Pierre.

Non.

Michel.

Non ? Eh bien, tu as de l’aplomb.

Pierre.

D’abord le baron serait en droit de trouver fort mau—