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À leurs vrais intérêts et non à leurs caprices.
Donnez mon zèle au diable autant qu’il vous plaira,
Traitez-le d’indiscret, d’absurde et cætera,
Je ne m’émeus pas plus de votre rebuffade
Qu’un bon chirurgien des cris de son malade.

Stéphane.

Je suis reconnaissant à ce zèle parfait,
Mais je ne puis, Monsieur, en accepter l’effet
Tant que mon père…

Julien.

Tant que mon père…Encor cette plaisanterie ?
Soyez donc une fois sérieux, je vous prie,
Et faites-moi l’honneur de ne pas me traiter
En précepteur bourru que l’on craint d’irriter.

Stéphane.

Mais si j’ai des raisons… impossibles à dire ?

Julien.

Dès qu’il en est ainsi, pardon, je me retire.

Il va poser ses papiers sur la table.

Non pourtant sans trouver assez blessant pour moi
Que dans mon amitié vous ayez si peu foi.

Stéphane.

Si mon secret était à moi seul, je vous jure…

Julien.

Oh ! oh ! voilà qui sent l’amoureuse aventure.
— Je m’en doutais.

Stéphane.

Je m’en doutais.Alors, pourquoi m’interroger ?