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Tamponet.

Vous badinez a tort ; ceci n’est pas un jeu.

Adrienne.

Croyez-vous ?

Tamponet, furieux.

Croyez-vous ? Osez-vous me plaisanter encore
Quand votre inconséquence ici me déshonore ?
Me prenez-vous… ?

Adrienne, un doigt sur ses lèvres.

Me prenez-vous… ? On va s’étonner de vos cris.

Tamponet, à demi-voix.

C’est bon. Me prenez-vous pour un de ces maris,
De ces porte-bandeaux sourds et paralytiques
Dont on se cache moins que de ses domestiques ?

Adrienne.

Je ne vous comprends pas.

Tamponet.

Je ne vous comprends pas.Vous comprenez fort bien,
Madame ; mais sachez qu’il ne m’échappe rien ;
Que j’ai parfaitement vu vos yeux en coulisse
Chercher effrontément ceux de votre complice ;
Que je n’ai pas été dupe de la façon
Dont vous jetez des fleurs à ce joli garçon ;
Qu’il n’a pas compris seul les sourdes épigrammes
Dont vous m’assassiniez à la façon des femmes,
Et qu’enfin… Qu’avez-vous à répondre ?