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Adrienne.

Il a cru l’an dernier que j’aimais son hommage,
Et le pauvre garçon, alors comme aujourd’hui,
Ne s’occupait pas plus de moi que moi de lui.
Mais toi, tu le reçois d’une froideur extrême ?

Gabrielle.

Ce n’est pas sans raison.

Adrienne.

Ce n’est pas sans raison.Peut-on savoir ?

Gabrielle.

Ce n’est pas sans raison. Peut-on savoir ? Il m’aime.

Adrienne.

Ah !

Gabrielle.

Ah ! Il s’est déclaré voici bientôt un mois.

Adrienne.

Ton mari n’en sait rien ?

Gabrielle.

Ton mari n’en sait rien ? Non ; mais, comme tu vois,
Je lui fais peu d’accueil à ce pauvre jeune homme.

Adrienne.

Ève, ma chère enfant, prends bien garde à la pomme.

Gabrielle.

Je n’ai pas peur.

Adrienne.

Je n’ai pas peur.Tant pis. — Il est joli garçon.