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la route ; de là, il glisse dans toutes les directions, ensuite regagne son poste d’observation qu’il garde durant de longues heures, au soir et au matin. Le coin du toit, dans la grange, lui convient également bien ; et si le temps est beau, on le verra perché sur la dernière petite branche sèche de quelque grand arbre. Pendant la chaleur du jour, il repose sous l’ombrage des bois ; en automne, il recherche la tige de la molène, et quelquefois l’angle aigu d’un rocher se projetant sur un ruisseau. De temps à autre, il descend par terre pour n’y rester qu’un moment ; c’est ce qu’il fait surtout en hiver, dans nos États du Sud, où il passe généralement cette saison ; ou bien encore au printemps, lorsqu’il est occupé à ramasser les matériaux dont se compose son nid.

J’ai trouvé ce gobe-mouche en hiver, dans les Florides, aussi vivant, aussi gai et chantant aussi bien qu’en aucun temps ; de même, dans la Louisiane et les Carolines, principalement sur les champs de coton. Cependant, à ma connaissance, il ne niche jamais au midi de Charleston, dans la Caroline du Sud, et par exception seulement dans les parties basses de cet État. Ceux qui s’en vont, quittent la Louisiane en février, pour y revenir en octobre. Durant l’hiver, ils se nourrissent, en attendant mieux, de baies de différentes sortes ; très adroits à découvrir les insectes empalés sur les épines par la pie-grièche de la Caroline[1], ils les dévorent avec avidité. Je trouvai quelques-uns de

  1. Ceci semble en contradiction avec ce que l’auteur dit, page 279, des mœurs de la pie-grièche.