Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.
PRÉFACE DU TRADUCTEUR.
5

Il s’agit ici d’un protestant : or, pourquoi ne pas le dire ? Au xvie siècle, comme de nos jours[1], cette vue nette et ferme qui, sans se laisser entraîner aux illusions du panthéisme ou du déisme, n’aperçoit que Dieu, seul agissant, et par sa providence éternellement présent dans la grande œuvre des six jours ; cette conviction, fruit d’idées religieuses solides et éclairées, se remarque à un haut degré chez ces hommes rendant un culte fervent à la nature, mais que l’intelligence de la Bible, ce livre des livres, ainsi qu’Audubon l’appelle, a, comme lui, nourris et dirigés dès leurs premiers pas.

D’un autre côté, ne craignez point que son âme, profondément contemplative, se perde jamais dans le vague de la rêverie, ni dans l’infini des descriptions qui, si larges et hardies qu’elles puissent être, ne cessent pas pour cela de rester exactes et vraies. C’est qu’observateur expérimenté autant que fécond, à la puissance de l’imagination, à l’ampleur et à la magnificence des formes, il allie cette précision, cette réalité, cette solidité du fond, valeur inestimable que les progrès de la science moderne permettent d’ajouter aux plus brillants tableaux.

Il a vu, il sait et il sent, voilà tout le secret de son

  1. Voyez les Œuvres de Bernard Palissy.