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taient sur les routes par tous les temps. Placés au meilleur endroit pour voir entrer à l’église le cortège silencieux et grave, assistant à la messe sans se mêler aux invités, ils se hâtaient de sortir les premiers pour se réjouir de toute la joie que reflétait maintenant le visage des mariés suivis du même cortège, mais cette fois bruyant et tout en désordre. Puis ils s’en revenaient chez eux, heureux d’avoir, pour les jours suivants, mille choses à se dire qui empêchaient l’ennui d’entrer dans la maison.

La nuit, qui continuait à leur refuser le sommeil, leur permettait d’ajouter toutes sortes de suppositions à ce qu’ils avaient vu et entendu.

C’était surtout Nestine qui parlait : si les jeunes mariés étaient riches, elle les suivait en voyage, les accompagnait à leur château pendant l’été et les installait à Paris dans le plus beau palais des Champs-Élysées où ils passeraient l’hiver en fêtes et réceptions magnifiques. — Si la noce était pauvre, c’était leur propre histoire qu’elle retrouvait. Ces jeunes gens qui s’aimaient feraient comme eux-mêmes : ils n’auraient peut-être pas d’enfants