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Pendant le repas, ils énumérèrent les réjouissances de l’après-midi. Ils feraient d’abord le tour de la fête pour donner un coup d’œil aux baraques, puis ils iraient aux montagnes russes, monteraient sur les chevaux de bois, et surtout, ils iraient se donner le vertige dans les bateaux suspendus imitant si bien le mouvement des vagues de l’océan.

Après quoi, pour finir la journée, ils joueraient à la loterie, où Vincent, l’année dernière, avait gagné une pendule avec un seul numéro.

Ils parlaient plus qu’ils ne mangeaient. Et quoi qu’il y eut, au repas, des hors-d’œuvre variés et que le rôti fût très réussi, ils ne restèrent pas longtemps à table.

À peine dehors, ils furent tout étourdis par le bruit de la fête. Des bandes de jeunes couples, criant et chantant, les bousculaient et les poussaient tantôt à droite, tantôt à gauche. Les sifflets des grands manèges semblaient vouloir leur percer les oreilles et les sons mêlés des orgues de Barbarie les faisaient penser à tout autre chose qu’à la musique.

Cependant, autour d’eux les oriflammes