Page:Audoux - Douce Lumiere.djvu/90

Cette page a été validée par deux contributeurs.

posent sur leurs jeunes têtes ainsi qu’une fraîche couronne. Mais dès qu’ils sont près d’elle, au regard ardent de Noël, au visage éclatant d’Églantine, elle comprend, et détourne son propre visage. La jeune fille entre la première dans la maison, remet tout de suite à son doigt l’anneau d’or, tandis que Noël, la voix un peu basse, dit à la vieille amie :

— Regardez-nous ! Ne soyez pas fâchée. Nous sommes mariés, à la vie, à la mort.

Il ôte à Églantine l’anneau, le passe à son propre doigt, puis le jette sur la table comme un objet que l’on dédaigne, et, la voix plus basse encore, il ajoute :

— L’anneau qui nous enserre est plus fort que tous les anneaux d’or du monde.