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Au début du printemps, il y eut un grand changement au Verger.

Le père Lumière, obligé de reprendre son travail au loin, et ne voulant plus laisser seule sa petite fille, avait prié mère Clarisse de revenir comme autrefois dans sa maison. Âgée déjà, et gagnant péniblement sa vie à faire des gros travaux dans les fermes avoisinantes, mère Clarisse avait accepté avec joie, heureuse d’un travail sans grande fatigue, plus heureuse encore de retrouver la petite qu’elle avait surnommée Douce, et qu’elle aimait si tendrement.

L’enfant n’en était pas moins heureuse. Elle n’avait pas osé le montrer devant son grand-père, mais, après son départ, elle s’était livrée à une danse désordonnée, à laquelle s’était mêlé le chien, et qui avait fait rire aux larmes mère Clarisse.

Les escapades du jeudi reprirent. Noël entrait maintenant par la barrière, comme tout le monde. « Papa sait que je joue avec Douce. » disait-il, comme si cela lui donnait le droit d’entrer à sa fantaisie et d’emmener sa camarade où il voulait.

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