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comprenait pas cette crainte. Il connaissait bien maintenant le vieil homme que tout le monde, à Bléroux, appelait le père Lumière, et que ses propres parents employaient au jardin, et plaignaient pour le grand malheur qui lui était arrivé. Mais, puisque Douce avait si peur d’être vue, il n’y avait qu’à sortir comme lui, par la grille du potager. Et tout de suite il entraîna la petite fille pour l’escalade. Il fallut y renoncer pour ce jour-là, Douce, n’ayant réussi qu’à élargir les accrocs de sa souquenille et augmenter les éraflures de ses jambes et de ses bras. Noël, dépité, ne cessait de dire : « Il te faudrait une culotte. Je t’apporterai une culotte. »

Le désir d’aller dans la sapinière avec son camarade fit que Douce essaya de grimper seule à la grille. La difficulté pour elle était grande cependant. Lorsque Noël apporta la culotte, elle la mit rapidement, rentra sa souquenille dans la ceinture qu’elle serra fortement avec une ficelle. Puis, échappant à Noël qui voulait la soulever de terre, elle prit, ainsi que lui, les barreaux à pleines mains, se hissa jusqu’aux lances qu’elle évita de justesse et se laissa glisser de l’autre côté, un peu étourdie, un peu tremblante aussi de l’effort.