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toujours incapable de bouger, Églantine prend son chien à pleins bras et essaye de dormir. Elle y parvient, mais son sommeil est si craintif qu’il lui fait ouvrir les yeux à tout moments. Et chaque fois, à travers la cime des grands arbres elle aperçoit un ciel tout chargé d’étoiles. Sa tranquillité s’en accroît. Une lourdeur l’envahit qui fait sa pensée incertaine. Cependant elle sait qu’elle dort très haut dans l’espace, sous une couverture de dentelle sombre, toute brodée de fleurs d’or très brillantes. Là où elle est, la nuit ne peut l’atteindre puisqu’autour d’elle des milliers et des milliers de lampes scintillent. Et puis ce souffle chaud sur sa joue, c’est le souffle de Noël. Il dort auprès d’elle, et leurs bras sont liés de telle sorte que leur réveil seul pourra les délier. Et calme, au-dessus de toute crainte, Églantine s’enfonce dans un sommeil sur lequel s’étend jusqu’au matin le silence le plus profond…

Soudain Églantine entend au loin une voix joyeuse et forte qui lance avec autorité :

— Je viens vers vous !