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gner. Le soir seulement, elle va jusqu’à Bléroux pour les provisions. Elle entre chez le tailleur donner des nouvelles, et s’en revient en courant par la sapinière, où elle rencontre Luc qui se montre aimable et veut toujours la retenir. Elle est heureuse de le voir ainsi. Cependant elle ne peut s’empêcher de regarder son front coupé de lignes bizarres et inquiétantes qui lui donnent l’air d’un animal farouche et têtu. Et puis il a toujours ses dents de chien en colère, et ce mauvais regard qui fouille le bois au loin. Malgré cela Églantine lui sourit en lui donnant, au passage, une affectueuse poignée de mains.

Noël a passé deux dimanches au Verger pendant lesquels il a beaucoup parlé du bon vouloir de Luc. Églantine ne doute pas non plus qu’il sera leur allié. Et, forte du secret qu’il lui a confié, et forte de la sympathie qu’il lui témoigne, elle assure qu’elle ne tardera pas à le chérir comme un véritable frère.

Mère Clarisse a l’air de se remettre. Elle