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visoire a tenté, par une loi du 15 avril 1848, d’abolir entièrement, à dater de 1849, la taxe de consommation des sels, que rétablissait aussitôt la loi du 16 décembre de la même année, en vertu de l’une de ces inconséquences législatives dont le tableau est plus spécialement tracé dans un écrit que nous avons publié sur la crise financière de cette désastreuse époque, et qui est réimprimé dans cette nouvelle édition.

Des dispositions particulières ont été transitoirement adoptées le 23 novembre 1848, pour mettre les salaisons relatives à la pêche de la morue en harmonie avec cette loi du 18 avril précédent, si promptement abrogée.

Un arrêté du 11 janvier 1849 a déterminé la prime d’exportation sur le sel appliqué aux préparations alimentaires.

La loi du 13 janvier de la même année a fixé les droits d’importation des sels étrangers des diverses provenances ; celle des 14 juin et 10 juillet 1850 a supprimé, à dater de 1855, le régime exceptionnel des sels ainsi que la troque pratiquée dans les départements de la Manche et de la Loire-Inférieure, et rectifié le tarif des sels étrangers admis en France.

Le ministre des finances, éclairé par l’expérience des ruineuses déceptions que le dégrèvement de l’impôt du sel a fait subir au pays, a proposé dans le projet de loi de finances de l’exercice 1863, ainsi que nous l’avons déjà mentionné, de rétablir l’un des deux décimes si aveuglément supprimés en 1848 ; mais cette mesure réparatrice, conseillée par la nécessité d’affermir l’équilibre incertain du budget de l’État sans trop appesantir le fardeau des charges publiques, a été repoussée par le Corps législatif