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bénéfices du commerce, aux fortunes mobilières et aux revenus des classes industrielles[1].

On aperçoit au premier coup d’œil la disproportion qui existe entre la charge principalement supportée par la classe industrielle toujours plus riche et plus nombreuse et celle qui est imposée à la propriété immobilière, sur des produits moins progressifs et sans cesse menacés de l’infériorité relative du revenu des terres trop morcelées par l’égalité des partages[2] ; mais cette différence s’aggrave surtout lorsque l’on considère que les 543 millions, déjà forcément acquittés par cette dernière, s’augmentent de toute sa participation dans les consommations et les jouissances taxées, et y ajoutent encore un tribut considérable. Enfin on est frappé de l’infériorité de ces 495 millions, en les comparant au milliard que l’Angleterre obtient aujourd’hui des mêmes sources de la richesse publique.

L’impossibilité où nous nous sommes trouvé d’évaluer, même approximativement, l’importance des valeurs et des produits mobiliers, ne nous a pas permis d’établir de rapprochement entre cette matière imposable et les charges auxquelles elle est assujettie par les lois de finances. Nous attendrons cette notion importante des lumières qui doivent éclairer un conseil général des impôts ; mais nous sommes dès à présent amené à reconnaître, par la simple comparaison de la condition générale des deux classes de contribuables, que la première e-st plus chargée que la seconde. Nous ne saurions donc trop insister sur cette vé-

  1. Voir l’État des produits du budget de l’exercice 1861, colonne 4, à la fin de cet examen.
  2. Voir la note p. 2.