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envers tous, et comme la conséquence forcée de la prospérité publique sur les valeurs mobilières. Aucune concession de capital n’aurait été accordée aux spéculateurs pour anticiper la réduction de l’intérêt par des moyens violents ou subreptices ; on se serait confié à la seule puissance des faits et de la vérité, qui réalise en leur temps au profit de tous, et qui n’escompte jamais, pour quelques-uns, les bienfaits de la Providence.

Le 3 1/2 0/0 nous a semblé pouvoir être subsidiairement adopté, parce qu’il devait se rapprocher tellement du pair dans les mains des adjudicataires qui lui donneraient la préférence, que sa création, sans menacer l’administration d’une augmentation sérieuse de capital, aurait permis d’échapper au reproche d’ajourner indéfiniment et de rendre impraticable une opération dans laquelle les forces du Trésor sembleraient disproportionnées avec l’importance de la somme de rentes 5 0/0 à rembourser. L’offre d’un fonds aussi élevé que le 3 1/2 0/0, et qui présenterait au preneur plutôt une longue sécurité de possession que des bénéfices de bourse, ne devait pas soulever contre le gouvernement l’accusation de violenter la nature des choses et de devancer la marche du temps par des efforts indignes de sa puissance et de son crédit.

Cette exception se fût renfermée d’ailleurs dans des limites très-restreintes, si la confiance des créanciers n’eût pas été repoussée, soit par les apparences de l’abus de la force ou de l’agiotage, soit par un manque de foi dans la situation financière et politique du pays car il est certain que, lorsque l’administration sait agir avec autant de loyauté que de prévoyance, l’échange du 5 0/0 contre du 4 1/2, et du 4 0/0 au pair d’une jouissance