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tants à respecter. Repoussons loin de nous toute tentative de remboursement partiel qui révélerait aussitôt l’impuissance de nos moyens financiers et l’inopportunité de la mesure, et qui attaquerait avec les formes hostiles de la violence un petit nombre de créanciers séparas en série, parce que la faiblesse de l’administration n’oserait ni les affronter ensemble, pi soutenir une lutte incertaine, ni présenter un libre concordat. Ne nous servons pas davantage de ce moyen déloyal, comme d’une menace destinée à frapper d’intimidation la résistance légitime à toute contrainte morale, dans un traité qui doit affermir l’estime et resserrer les liens des deux contractants. Mais si la loyauté du gouvernement ne lui permet pas de recourir à ce procédé trop rigoureux, sa sagesse lui conseille encore davantage de ne pas prolonger une crise financière aussi sérieuse, de pe pas exposer aux souffrances d’une langue agonie l’existence du crédit public, et peut-être la sécurité du gouvernement.

Pourrait-on, en effet, sans imprudence et selon les chances mobiles de la fortune, commencer, interrompre, reprendre et abandonner tour à tppr un débat aussi dangereux entre le débiteur et son créancier ? L’administration ne craindrait-elle pas de fomenter elle-même une fièvre intermittente de hausse et de baisse, évidemment favorable aux artifices des spéculateurs et si fatale à la crédule méfiance de la probité d’opérer un remboursement alternatif au profit des uns et au préjudice des autres ? Ordonnerait-on que le porteur d’un effet public, valant en 5 p. 0/0 plus de 110 francs, et qui les vaudrait encore en 4 1/2, fût exécuté journellement à la Bourse