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ce soit, dans les pages du grand-livre, que 100 francs de capital placés sur l’Etat valent encore 5 francs de rente lorsque vous déclarez en même temps, comme un fait impérieux et notoire, que cette somme ne produit plus réellement qu’un intérêt inférieur à ce taux désormais trop élevé. Il ne faut pas ébranler, dès le début de cette grande opération, par une contradiction aussi impolitique, la foi qu’il importe de donner aux paroles officielles, parce qu’elle sera toujours la meilleure justification et la principale condition du succès.

Dans le cas même où il conviendrait aux particuliers comme au gouvernement, en sa qualité de tuteur de certains intérêts, de ne pas affaiblir, par la conversion de leurs titres, le revenu fixe de plusieurs dotations ou affectations publiques et privées, ce serait seulement au moyen d’une constitution complémentaire de rentes nouvelles que ce revenu primitif devrait leur être conservé, mais non par le maintien d’anciennes inscriptions, dont le titre démentirait les déclarations opposées du pouvoir et infirmerait gravement l’autorité de sa propre conviction auprès de ceux auxquels il s’efforcerait de la faire partager. D’ailleurs serait-il raisonnable de conserver dans quelques mains privilégiées des valeurs frappées de nullité dans toutes les autres, qui, par conséquent, n’auraient plus de cours, ne seraient plus négociables et resteraient immobilisées à perpétuité dans les pages du grand-livre de la propriété qui doit être la plus disponible et la plus mobile ?

Toutefois, il convient d’examiner si les inscriptions des donataires, qui n’ont pas été fondées définitivement en principal à leur profit, et qui n’attribuent que des arré-