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avec les goûts dispendieux que provoque et que satisfait plus largement la richesse mobilière ; si l’on reconnaît enfin que cette nature de fortune s’accroît aujourd’hui d’une manière incalculable par le développement régulier et même par les abus trop faciles de la spéculation, on se convaincra, en même temps, que l’on est parvenu désormais à faire supporter à cette source abondante de produits si puissamment fécondée par les communications rapides des voies de fer, des fils électriques et des machines à vapeur, à peu près les quatre cinquièmes de nos droits indirects, c’est-à-dire au delà de 640 millions sur les 803 millions que procurent annuellement à l’État toutes ces redevances spéciales aussi variées que les sources diverses qui les versent au Trésor.

Nous devons constater, en outre, pour fortifier à cet égard notre conviction, que les taxes indirectes sont acquittées par 38 millions d’habitants dont les quatre cinquièmes ne sont pas devenus possesseurs de biens-fonds.

Ajoutons encore à l’appui de nos appréciations que les 7 à 8 millions de propriétaires du sol qui exploitent leurs biens, sont pour la plupart peu fortunés et vivent en général du produit de leurs champs et de leur patient labeur avec une sévère économie, tandis que les consommations journalières des denrées et des marchandises à l’usage de l’aisance et du luxe sont généralement réservées aux grands ou aux petits capitalistes, aux négociants, aux industriels, aux rentiers, aux fonctionnaires et aux ateliers d’arts et métiers des villes.

On est donc conduit, en définitive, à conclure des considérations précédentes que la portion mobilière et tou-