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primait ainsi dans un discours public d’un gouverneur, devenu sous-secrétaire d’État de la marine :

« Quant au présent, messieurs, je suis heureux de vous dire que, malgré de dangereuses excitations du dehors, malgré quelques imprudentes agitations du dedans, l’ordre le plus profond règne dans le pays. Cette situation témoigne hautement de la sagesse qui a présidé à l’établissement d’une société qui a pu résister à tous les ébranlements que les circonstances ne cessent de lui imprimer depuis quelques années. Ce fait si remarquable porte avec lui son enseignement. Espérons qu’il ne sera pas perdu, et que nul ne sera tenté de méconnaître ce qu’il faut apporter de prudence, de circonspection lorsqu’il s’agit des colonies [1]. »

« Ne nous laissons pas décourager, dans la résolution de rétablir un indispensable concert entre la métropole et les colons, par la résistance que les conseils coloniaux ont souvent opposée à des propositions intempestives qui semblaient précipiter l’œuvre de la destruction avant de constituer une organisation nouvelle, et ne considérer que la fin, sans accepter ses moyens préparatoires ni ses conditions préalables.

« N’avaient-ils donc pas le devoir, ces délégués de l’intérêt local, de préserver l’autorité du maître de l’énervante et tracassière inquisition d’un pouvoir supérieur, trop ambitieux des moindres détails, quoique étranger aux hommes et aux choses, et qui tentait d’appliquer ses théories absolues aux plus intimes usages des habitations et des ateliers ?

  1. Discours prononcé par M. Jubelin, le 18 juin 1840, à l’ouverture de la session du conseil colonial de la Guadeloupe.