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de cette ancienne organisation en substituant aux précédents administrateurs des officiers généraux d’artillerie, et en plaçant en permanence, dans chaque établissement, un officier de cette arme spéciale pour y exercer les fonctions d’inspecteur sédentaire.

Les vices d’un semblable système se révèlent au premier aspect il délègue la direction absolue d’un service beaucoup plus industriel que militaire à l’arbitraire d’un officier général entièrement étranger, par les habitudes de sa vie militante, à la fabrication des poudres, et à laquelle il n’est appelé qu’à la fin de sa carrière, sans y être assez longtemps attaché pour acquérir l’instruction spéciale nécessaire au succès de cette branche d’industrie. On doit être également frappé des difficultés et des luttes continuellement suscitées par le tête-à-tête obligé dans la même résidence de l’officier contrôleur et du commissaire contrôlé. Cette communauté d’existence, compliquée chaque jour par une opposition de devoirs respectifs, a créé dès longtemps une incompatibilité perpétuelle entre ces deux classes de fonctionnaires civils et militaires.

Appelé par la confiance du gouvernement à présider une commission administrative chargée de préparer l’ordonnance du 28 février 1839 pour appliquer, au service des poudres, les principes et les formes consacrés par le règlement général de la comptabilité publique, en date du 31 mai 1838, nous avons vainement essayé de fortifier l’institution du commissariat et de contre-balancer l’influence trop prépondérante du corps de l’artillerie, en créant un comité consultatif composé des délégués des divers ministères intéressés et d’un membre de l’Académie des sciences. Une expérience de plus de vingt